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Petit historique d'une prise de conscience collective

Dans les années 70, des scientifiques, des organisations non gouvernementales, des économistes et des représentants politiques se questionnent sur les limites des ressources naturelles face à la volonté du « produire toujours plus » d'après guerre et face à l'explosion démographique des pays du sud.

Une prise de conscience mondiale et historique


La croissance industrielle s'est révélée dangereusement pénalisante pour les milieux et ressources naturels et les catastrophes environnementales se sont accrues (désertification, déforestation, accidents technologiques, marées noires, etc.).

Club de Rome

En 1970, un groupe d'économistes (le club de Rome) rend public un rapport appelé "The limit to growth" (les limites de la croissance), traduit en français par "halte à la croissance". Cette récrimination loue la "croissance zéro" de la démographie des populations pour protéger les matières premières non renouvelables.

Conférence de Stockholm

En 1972, plusieurs pays du monde "soucieux du lendemain" participent à la "Conférence mondiale des Nations Unies sur l'environnement", à Stockholm.

Une "Commission mondiale sur l'environnement et le développement", présidée par le premier ministre norvégien Madame Brundtland, est créée pour réfléchir sur les orientations du développement économique et protéger la planète ainsi que les espèces qui l'habitent.

Commission Brundtland

En 1984, cette commission se réunit et publie un édité en 1987 sous le titre "Notre avenir à tous". Le principal message de ce rapport est qu'il faut "penser globalement et agir localement".

Le rapport Brundtland recherche des solutions visant à protéger l'écosystème de la terre.

Il ne s'agit pas de préserver les terres vierges des activités humaines mais de marquer des frontières majeures au delà desquelles les pollutions induites par l'homme seraient interdites. Le rapport insiste sur la nécessité d'inventer "une croissance qui ne pénalise pas les générations futures sans toutefois sacraliser la nature".

Deux risques susceptibles d'affecter la planète toute entière sont mis en avant :

les changements climatiques dus à l'accumulation des gaz à effet de serre etles atteintes graves à la couche d'ozone de la stratosphère par les produits fluoro-chlorés (CFC).

Pour la première fois, on affirme qu'un développement mal maîtrisé, écologiquement irresponsable peut mener l'humanité à sa perte.

Le développement doit désormais se faire dans le respect des équilibres écologiques naturels de la planète. On parlera ainsi de "sustainable development", en français de développement durable, soutenable ou viable.

Naissance du développement durable

"Un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs."

Deux concepts sont inhérents à cette notion : le concept de "besoins", et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d'accorder la plus grande priorité, et l'idée des limitations que l'état de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l'environnement à répondre aux besoins actuels et à venir.

Deux approches sont portées par des valeurs fortes (responsabilité, participation et partage, débat, innovation...) :

• Dans l'espace : chaque habitant de cette terre a le même droit humain aux ressources de la Terre ;
• Dans le temps : nous avons le droit d'utiliser les ressources de la Terre mais le devoir d'en assurer la pérennité pour les générations à venir.

Il s'agit de viser « une double solidarité : horizontale, à l'égard des plus démunis du moment, et verticale, entre les générations ».

Le développement durable repose sur 4 piliers majeurs.

1. L'environnement :

- l'utilisation, la gestion durables des ressources naturelles (air, eau, sol, vie) et des savoirs humains ;
- le maintien des grands équilibres naturels (climat, diversité biologique, océans, forêts...) ;
- la maîtrise de l'énergie et l'économie des ressources non renouvelables (pétrole, gaz, charbon, minerais...) ;

2. L'économie :

- développement économique respectueux des milieux naturels d'où proviennent les ressources de base (agriculture et pêche) ;
- changement profond dans les relations économiques internationales afin de promouvoir un commerce équitable (essentielle C.E.) et un tourisme solidaire (essentielle TS) et d'exiger que les entreprises prennent en compte les conditions du développement durable ;
- Annulation de la dette des pays pauvres et d'une augmentation des investissements afin qu'ils ne soient plus contraints à opter pour des profits à court terme en contradiction avec leur développement durable et celui de la planète ;
- Réflexion sur une décroissance soutenable dans les pays développés.

3. Le social :

- satisfaire les besoins essentiels des populations ;
- combattre l'exclusion sous toutes ses formes (sociale, professionnelle...) ;
- stabiliser la croissance démographique ;
- maîtriser la croissance urbaine et les flux migratoires ;

C'est au niveau local que peuvent se mettre en place les structures sociales indispensables à un développement humain harmonieux, au Nord et au Sud.

4. La démocratie participative :

Le respect de l'environnement, un développement économique respectueux et la mise en place d'une justice sociale ne peuvent être atteints qu'avec la participation de tous les citoyens. Le Développement Durable exige la démocratie et la participation effective à cette démocratie : c'est ce qu'on appelle la démocratie participative.

Ces quatre piliers doivent être en interaction constante : Développement social et économique, Environnement et Citoyenneté doivent être considérés comme indissociables, à toutes les échelles de l'organisation des sociétés humaines; le Développement Durable est affaire locale, nationale, internationale.

Il ne se réalisera que si l'on mène de front les combats et les solidarités : pour la gestion durable des ressources, pour la disparition des déséquilibres sociaux et économiques, pour la démocratie.
Le développement durable touche les traditions écologistes, économistes et socioculturelles rendant difficile la perception de cette notion, jugée floue et difficile à mettre en place.

Cette démarche est, depuis la conférence de l'ONU à Istambul en 1996, officialisée dans plus de 100 pays.

  
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 Rédaction Ecologic

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